Estando Jesús en Betania, en casa de Simón el leproso, y sentado a la mesa, vino una mujer que traía un frasco de alabastro con perfume puro de nardo, muy caro; rompió el frasco y derramó el perfume sobre la cabeza de Jesús… (Mc 14, 3-9)

Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux. Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle le versa sur la tête de Jésus... (Mc 14, 3-9)

17 de febrero de 2011

Bienaventurado - Heureux

Ese domingo, como todos los domingos, Edi fue a Misa. Y se encontró con la sorpresa que el cura no era el de siempre, sino uno jovencillo que estaba de paso. Durante la homilía sintió un cierto adormecimiento, pero intentó mantenerse despierto y escuchar lo que decía el cura. Siempre era una voz nueva, diferente a la de cada domingo. Pero bueno, hablaba de la felicidad de fundar una familia con muchos niños correteando alrededor… Y vaya, que no era tema que atrajera mucho la atención de Edi. Hasta que escuchó una frase que le despertó completamente: “Los homosexuales son dignos de compasión porque no conocerán nunca esa alegría.” Vale, hasta ahí pase; pero lo siguiente fue aun peor: “De hecho, no conocerán ninguna alegría verdadera ni aquí ni en el cielo, a no ser que se curen de sus tendencias enfermas”. ¿Qué hacer? Edi tuvo ganas de levantarse y de irse, pero se conformó con hundirse más en su abrigo. El resto de la celebración fue una tortura. Y al final, mientras se apresuraba a salir, vio que no muy lejos estaba doña Angustias, su vecina, una solterona de ochenta y tantos años y de cinco rosarios diarios. Edi se hundió todavía más en su abrigo, mientras pensaba fuertemente: “Que no me vea, que no me vea…”

- Buenos días, Epipodio, ¡qué alegría verle! Mire usted qué bien, que así no haré el camino sola a casa.

- Buenos días, doña Angustias –contestó, con un hilo de voz- ¿cómo está usted?

- Bien, bien, gracias a Dios, ¿y usted? Siempre le veo solo, aún no he visto ni una sola vez a su novia. ¿Ella no es practicante?

“Lo que me faltaba”, pensó Edi. Pero respondió amablemente:
- No tengo novia, doña Angustias, creí que ya lo sabía…

- Ya me parecía a mí… ¿Le molesta si me apoyo en su brazo? Muchas gracias, Epipodio, pero estas piernas son tan viejas como yo… ¿Y novio? Espero que tendrá usted alguien en su vida y que no estará solo.

Edi se puso rojo, las piernas le temblaron, y miro de hito en hito a su vecina. Un signo de interrogación y otro de exclamación se veían en su mirada.

- ¿Qué quiere usted decir, doña Angustias?

- Lo que oye, Epipodio. ¿Cree usted que eso me escandaliza? Para nada. Es cierto que soy un poco demasiado devota, que soy una solterona, pero soy vieja. A lo largo de todos estos años he conocido muchas personas muy diferentes, he leído mucho y he pensado un poco. Lo suficiente como para agrandar mis horizontes y ser más comprensiva. Sé que usted es buena gente, y créame, lo que me preocupa es que usted no esté solo.

Hubo un silencio. Edi no creía lo que estaba oyendo. Doña Angustias volvió a hablar.

- Esta homilía de hoy… Yo no sé lo que les dan a estudiar en el seminario a estos curitas de hoy en día. Y he pensado que hoy usted debería dar gracias a Dios. Sí, sí, no me mire con esa cara. En usted hoy se cumple eso que dijo Jesús, “felices seréis cuando os insulten o persigan por causa de mi nombre”. Seguramente el Señor pensaba en aquellos que eran perseguidos por ser cristianos, pero estoy convencida que esta bienaventuranza es válida también para aquellos a quienes se condena en el nombre de Dios. ¡Alégrese, Epipodio, porque digan lo que digan, es usted un bienaventurado, y usted toca la alegría que viene de Dios!




Ce dimanche, comme tout dimanche, Edi est allé à la Messe. Et là il trouva la surprise de voir un nouveau curé, un jeune qui était de passage. Pendant l’homélie Edi n’arriva pas à rester attentif, il s’endormait ; mais il essaya quand même de écouter cette nouvelle voix, qui pouvait être toujours intéressante. Mais bon, c’est vrai que le curé parlait du bonheur de former une famille, avec beaucoup d’enfants, et tout ça… Voyons, Edi n’est pas très concerné par ce sujet ; pas évident donc de rester bien réveillé ! Jusqu’à ce qu’il écouta une phrase qui le tira de son endormissement : « Les homosexuels sont dignes de notre compassion, parce qu’eux ne vont jamais connaître ce bonheur. » Bon, pas très réjouissant les mots du curé. Mais le pire est venu après : « En fait ils ne seront jamais vraiment heureux, ni ici ni là-haut, s’ils ne guérissent pas de leurs tendances malades. » Quoi faire ? Edi avait envie de se lever et partir, mais il resta, enfoncé dans son manteau. Le reste de la célébration fut une torture pour lui. Et à la fin, quand il se pressait pour partir, Edi aperçut Mme Briel, sa voisine, une vieille fille de quatre-vingts et quelques ans et aux cinq chapelets par jour. Edi s’enfonça encore plus dans son manteau en pensant très fort : « Qu’elle ne me voit pas, qu’elle ne me voit pas… »

- Bonjour, Epipode ! Je suis bien contente de vous voir ! Allez-vous rentrer ? C’est magnifique, comme ça je ne rentre pas toute seule.

- Bonjour, madame Briel –répliqua, avec une petite voix- Comment allez-vous ?

- Bien, bien, Dieu merci ! Et vous-même ? Je le vois toujours seul, je n’ai toujours pas vu votre petite amie, même pas une fois. Est-ce qu’elle n’est pas croyante, peut-être ?

« Ce qui me manquait pour m’achever », pensa Edi. Mais il répondit poliment :
- Je n’ai pas de petite amie, madame, je croyais que vous le saviez déjà.

- Il me semblait… Est-ce que ça vous dérange si je m’appuie sur votre bras ? Merci beaucoup, Epipode, ces jambes sont si vieilles que moi… Et un petit ami ? J’espère que vous avez quelqu’un dans votre vie, que vous n’êtes pas seul.

Edi rougit soudain, et l’air lui manqua de coup. On pouvait lire dans son regard un point d’interrogation et un autre d’exclamation.
- Qu’est-ce que vous voulez dire par là, madame Briel ?

- Ce que vous avez entendu, Epipode. Pensez-vous que cela me scandalise ? Pas du tout. C’est vrai que je suis une vieille fille, un peu trop grenouille de bénitier, mais je suis vieille. Au long de toutes ces années j’ai rencontré beaucoup de personnes très différentes, j’ai beaucoup lu, et réfléchi un peu. Cela m’a suffit pour élargir mes horizons et devenir de plus en plus compréhensive. Je sais que vous êtes un bon garçon, je ne voudrais pas que vous restiez seul…

Il y a eu un silence. Edi ne pouvait pas croire ce qu’il entendait. Madame Briel parla à nouveau :

- Cette homélie d’aujourd’hui… Je ne sais pas ce qu’ils font comme études ces jeunes au séminaire ! Mais je crois que vous devriez rendre grâces à Dieu. Oui, oui, ne me regardez pas comme ça. Aujourd’hui en vous s’accomplit cette parole du Christ : « heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute à cause de moi. » Bien sûr le Seigneur Jésus pensait à ceux qui sont persécutés pour être des chrétiens, mais je suis sûre que cette béatitude est aussi valable pour ceux que l’on condamne au nom de Dieu. Réjouissez-vous, Epipode, car vous êtes heureux, et vous touchez le bonheur qui vient de Dieu !

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